Accueil EELV en mairie Conseils municipaux Interventions du groupe Saint-Maur Ecologie Citoyenne en conseil municipal CM du 01/10/2020 – Point 31 Attribution d’une subvention au Centre Communal d’Action Sociale sur le budget de la ville (Année 2020) – Intervention de Téo FAURE

CM du 01/10/2020 – Point 31 Attribution d’une subvention au Centre Communal d’Action Sociale sur le budget de la ville (Année 2020) – Intervention de Téo FAURE

CM du 01/10/2020 – Point 31

Attribution d'une subvention au Centre Communal d'Action Sociale sur le budget de la ville (Année 2020)

Intervention de Téo FAURE

 

***SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI ***

 

Je débute mon intervention en vous faisant part de la colère qui a été mienne lorsque j’ai découvert cette délibération qui nous propose de voter la subvention attribuée au CCAS, sans même qu’elle nous ait été soumise en commission. C’est une délibération importante car la politique sociale de la commune est mise en œuvre essentiellement par le CCAS : je regrette ainsi que vous ne considériez pas la nécessité d’échanger à ce sujet avec votre opposition en commission. Sachant que ce projet de délibération ne relève d’aucune complexité technique, comment expliquez-vous la non inscription à l’OdJ de la commission ?

 

Je regrette qu’elle n’ait pas fait l’objet d’un débat au regard du contexte que nous connaissons lié à la crise sanitaire. La crise a eu un impact important sur la vie économique du pays, et donc l’emploi et le pouvoir d’achat, influençant le quotidien de chacun.

 

Les chiffres sont tombés hier : la grande précarité a explosé ces derniers mois, pendant le confinement, à sa sortie, et jusqu’à la rentrée. Les associations annonçaient hier, à la suite d’une étude, qu’un français sur trois avait subi une perte de revenus pendant le confinement, même si les dispositifs d’activité partielle et d’arrêt de travail ont servi d’amortisseur.

 

Il y a ceux pour qui ces pertes de revenus ne permettent plus de tenir et sollicitent des aides, et il y a ceux qu’on voit moins, qui se restreignent, diminuent les quantités dans l’assiette ou sautent des repas, abandonnent les sorties culturelles ou les vacances d’été.

 

Ce que je vous ai dépeint la, c’est la réalité sociale en France. Et cette réalité sociale existe aussi dans notre ville, et votre action, monsieur le maire, n’est pas à la hauteur des enjeux. Rappelons que 20% des locataires saint-mauriens habitant dans le privé sont sous le seuil de pauvreté ! que 1 ménage sur 4 était déjà non imposable avant la pandémie…

 

Les agents, que je tiens à remercier, ont été beaucoup sollicités pour répondre à l’urgence pendant toute la crise. Mais la situation sociale évolue et est des plus inquiétantes : les associations de solidarité sont sur-sollicités (les associations des villes alentours accueillent d’ailleurs beaucoup de st mauriens), la demande d’aide alimentaire a notamment explosé ces derniers mois et la précarité ne cesse d’augmenter : les personnes en situation de précarité se paupérisent davantage et les inégalités grandissent.

 

Votre action n’est pas à la hauteur car nous connaissons mal les publics qui aujourd’hui circulent dans nos rues, fréquentent nos commerces et vivent dans nos immeubles. Ces publics sont pour beaucoup des publics que nous connaissions et dont la situation se dégrade, mais ils sont aussi des nouveaux publics qui ne dépendaient pas précédemment de l’action sociale et qui demandent un accompagnement spécifique.

 

Ces publics, ce sont des jeunes qui comptaient sur leur dernière année d’étude pour comprendre le monde du travail lors d’un stage en entreprise, c’est cette femme seule qui survivait de petits boulots en petits boulots, c’est cet homme, père de famille qui avait décidé de vivre sa passion pour la photographie, il devait commencer ce mois de juin sa première séance photo d’une classe d’école. C’est aussi ce retraité qui, déjà fragilisé par sa maigre retraite, ne peut plus compter sur le soutien de ses proches. Mais aussi cet autre en contrat d’intérim, en CDD, en temps partiel ou qui survivait de petits boulots non déclarés.

 

Ces publics, nous les avons rencontrés à St Maur, et ils ne bénéficient pas d’un chômage partiel. Leur autre point commun ? Ils ont tous besoin d’aide mais ne la demandent pas. Ils ne la demandent pas car nous vous ne savez ni les identifier, ni leur parler. L’action sociale que vous avez mis en place est faite de procédures, de filtres conditionnels, mais pas d’aller vers la pauvreté, aller chercher celles et ceux qui sont terrés chez eux, qui n’osent pas rentrer dans le labyrinthe des dossiers imposés pour se justifier…Où sont les distributions alimentaires aujourd’hui sur St-Maur ?

 

C’est pourquoi je demande aujourd’hui que , dès maintenant, les moyens humains et financiers du CCAS soient augmentés, que des distributions alimentaires soient proposées aux ménages aux minima sociaux, mais aussi que nous puissions faire un bilan, avec l’aide de nos partenaires et même si nous sommes toujours dans la crise, de l’action sociale de la ville et de la situation sociale des habitants, pendant et après le confinement, pendant l’été et en cette rentrée compliquée : Quels taux de chômage ? Combien de nouveaux bénéficiaires du RSA ? Quels publics ? Combien de jeunes qui se retrouvent sans solutions d’emploi après leurs études ? Combien de dettes locatives supplémentaires ? Ne reportons pas sur les autres, sur le territoire PEMB la responsabilité de ce diagnostic social, la situation urge…Le territoire se reposera sur nous et les services de l’Etat et du département pour le faire, donc avançons dans le diagnostic.

 

Car nous devons proposer une réponse réellement adaptée au contexte : tant en termes d’aide sociale (logement, aide alimentaire...), d’accompagnement, que de sensibilisation, pour lutter contre le non recours et de prévention pour agir temps qu’il est encore temps et ne pas sombrer, surtout avec l’hiver qui approche. Nous devons réussir à dédramatiser et rendre plus accessible à tous les publics le recours à une aide car personne n’est à l’abri d’un coup de mou, coup dur, ou d’un besoin de coup de pouce.

 

Un réel effort de démarche active et de communication est à faire en ce sens.

 

J’en parlais plus tôt : Comme le CCAS, les acteurs associatifs dédiés à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion ont besoin de votre soutien, monsieur le maire. Il est indispensable d’engager enfin une aide renforcée, non pas ponctuelle mais plus pérenne afin qu’elles puissent assurer une activité régulière. Elles font aujourd’hui face à un manque de moyens trop important et nous devons leur permettre de simplifier leur fonctionnement afin qu’elles puissent assurer leur action sociale dans les meilleures conditions, pour le bien des bénéficiaires.

 

Nous vous l’avons également demandé et cela sera l’objet d’autres interventions que feront mes collègues : nous devons impérativement permettre à chacun.e un droit aux loisirs et mettre fin aux inégalités d’accès à une activité éducative, culturelle, sportive, artistique... en adaptant les tarifs à la situation sociale de chacun. Nous vous avons fait la remarque tout à l’heure : comment est-il encore possible qu’une personne bénéficiant des minima sociaux puisse encore aujourd’hui payer plus cher qu’un senior ayant une bonne situation une activité sportive ?

 

Vous l’aurez compris, tous ces efforts indispensables attendent un investissement plus conséquent de votre part pour réponde aux besoins réels et anticiper les situations critiques à venir. Car non, la situation n’est pas prise en main et le climat social à St Maur s’assombrit. Face à cette situation, le déni de réalité qui est le vôtre et ce budget du centre d’action sociale de la ville strictement équivalent à toutes les années passées nous inquiètent car il est aveugle à la détresse de milliers de ménages saint-mauriens. Ne les abandonnons pas. Personne ne voudrait les abandonner dans ce conseil, alors augmentons pour la 1ère fois depuis 6 ans, les moyens du CCAS.

 

A cette seule condition d’augmenter la subvention, nous voterons favorablement.

 

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