Conseil Municipal du 27 juin 2019 : Schéma cyclable 2019-2021
Intervention de Denis Laurent pour Saint-Maur Ecologique et Solidaire
On part d’une situation qui n’est pas satisfaisante du tout, et les cyclistes ou ceux qui aimeraient l’être sont unanimes : Saint-Maur se prête à la pratique du vélo, mais cette pratique n’est pas du tout sécurisée.
En cause, le manque d’adaptation de la ville et des aménagements cyclables qui pour la majorité d’entre eux n’en sont pas ! Ils n’en sont pas et ne sont pas respectés par les voitures.
Les pistes suggérées au sol par un coup de peinture ne suffisent pas à faire une politique vélo sécure. Les points très risqués ne manquent pas, je pourrai vous en faire faire un tour, en vélo s’entend !
Les bords de Marne ne donnent toujours pas une place spécifique au vélo, en dehors des quais de la Pie.
Outre la nécessaire cohérence des décisions qui devraient être issues d’un plan local de déplacements, incluant tous les modes de déplacement, ces décisions devraient faire l’objet d’une concertation en amont, donc d’une co-construction, les cyclistes étant les premiers à connaitre leurs besoins.
Par ailleurs, notre ville est encore dédiée à la voiture tant en surface de stationnement qu’en circulation, cyclistes et piétons ayant la part congrue.
Outre des mesures matérielles, il est essentiel de faire reculer l’esprit de domination et de puissance de bien des automobilistes qui s’imposent, sur la chaussée et sur les trottoirs.
Tout ceci étant dit, vous nous proposez un nouveau schéma cyclable correspondant à un tout petit pas supplémentaire vers une ville acceptant les mobilités douces.
Le doublement d’ici 6 mois du nombre d’arceaux de stationnement est une satisfaction, s’il s’agit d’une 1ère étape. Peut-on espérer doubler encore le nombre d’arceaux installés dès 2021 ?
Des couvertures de certains arceaux doivent également être prévus !
Mais il est indispensable que les arceaux se substituent dorénavant aux emplacements de stationnement voiture, ce qui ne doit pas se limiter aux seuls carrefours, et d’inciter les commerces privés à fréquentation importante d’en installer également.
Concernant les "tourne à droite", et les sas vélo aux carrefours, c’est une décision attendue et bonne.
Pour le reste, votre schéma manque d’envergure.
Il n’est pas cohérent dans ses continuités, sauf vers Paris, et il fait subsister des discontinuités, il est trop réduit en longueur quant aux itinéraires cyclables, et en surface quant aux quartiers apaisés.
Une remarque très importante : une rue ou un quartier apaisé n’est pas une conception abstraite dans un dossier : il y faut une traduction concrète, matérielle sur le terrain : ex des bords de Marne à La pie en zone 30, rien ne l’indique et la limitation est méconnue et donc non respectée….
Parlons de la "vélo rue" qui permettra la continuité cyclable vers Paris : très bien!.
Cette vélo-rue donne priorité au cycliste sur la voiture qui ne peut le doubler. De fait, un grand nombre de rues saint-mauriennes sont dans ce cas, lorsqu’il y a des emplacements de stationnement voiture, car la largeur de la voie devrait empêcher une voiture de doubler le vélo. A la place de quoi, le cycliste est houspillé trop souvent,, mis sous pression par la voiture qui le colle ou le klaxonne et le double en le serrant. Il faut remédier à cela soit en retirant le stationnement soit en érigeant ses nombreuses rues en concept vélo rue, au seul service de la sécurisation des cyclistes. Et donc des piétons.
Vous avez institué une commission vélo. Elle ne procède pas suffisamment de l’échange et surtout de véritables séances de travail, cartes à l’appui. Prenez le temps de vous enrichir de l’expérience, des idées, des contributions des cyclistes : prenez appui plutôt que de ficeler toujours les sujets. Vous avez des contributeurs comme interlocuteurs.
C’est dans cet état d’esprit que j’ai planché dans la commission cadre de vie en préparation de la présentation de ce rapport. Vous avez retenu partiellement l’une de mes propositions, je n’ai pas perdu mon temps. Mais vous aviez déjà bien trop défini les choses dans votre coin pour les remettre plus fondamentalement en cause.
L’itinéraire cyclable entre les gares est un itinéraire de plus, mais pas la priorité concernant les besoins.
Les premiers besoins concernent les lieux les plus fréquentés et les itinéraires entre eux, permettant de relier les quartiers, permettant de relier Saint-Maur aux communes limitrophes.
Les lieux les plus fréquentés et les plus risqués pour les piétons et cyclistes sont aux abords des établissements scolaires : les abords doivent leur être dédiés.
Voilà une politique qui pourrait être courageuse, qui donnerait une orientation majeure concernant les évolutions à venir.
Elle serait responsable vis-à-vis de la santé de nos enfants, au vue des dépassements de seuil de pollution de l’air de tous ces établissements saint-mauriens.
A risque également, les ponts : depuis votre rejet de ma proposition d’adaptation du pont de Bonneuil à la circulation vélo, qu’avez-vous fait pour le faire inscrire au schéma départemental des itinéraires cyclables ?
Vous citez cet objectif dans le schéma sans vous donner d’engagement : engagez vous à initier des négociations avec le département pour inscription au SDIC.
Je terminerai par une proposition déjà exprimée en commission : favoriser la création d’une vélo école afin que les adultes puissent apprendre, réapprendre, se sécuriser à vélo. Il existe une population, plus importante qu’on ne le croit, qui a besoin d’une aide, d’une remise en confiance, avant de se lancer sur la route.
Une politique vélo doit dépasser le seul schéma cyclable, la vélo école fait partie de ces dépassements, l’établissement de convention de partenariat sur ce sujet avec les grands bailleurs sociaux de saint-maur pour faciliter l’usage, également.
Un schéma cyclable ne peut être adapté et réussi que s’il s’intègre dans une politique plus globale de l’ensemble des déplacements.