Les jeudis de la transition écologique et sociale : CR du jeudi 3 décembre 2020 – Pandémies Economie Capitalismes
L’introduction de Claude Simon a suscité de nombreuses questions et échanges, en lien avec des sujets d’actualité : la dette et le rôle des banques centrales pour enclencher la transition écologique, les communs comme modèle de gestion, les « vrais » indicateurs de richesse, les conséquences des inégalités de revenus…
Au fil de la discussion, les données inquiétantes ne manquent pas : la croissance vertigineuse des revenus des plus riches et des inégalités, la prise de pouvoir par les Gafam, le PIB comme indicateur tout puissant…
Privilégions ici les bonnes nouvelles pour la transition écologique et sociale
Que faire de la dette publique ? Peut-on imaginer s’endetter encore plus pour lutter contre le changement climatique ? que peuvent faire les banques centrales via le NGFS (Network for Greening the Financial System Reports), réseau des banques centrales pour la prise en compte du changement climatique ?
Les économistes s’écharpent sur la dette ; pourtant avant la crise de la Covid l’endettement du Japon atteignait 250% du PIB, soit un niveau très supérieur au niveau de la France aujourd’hui. S’il est dangereux d’annuler les dettes, les banques centrales peuvent abandonner leurs créances. La BCE appartient de fait aux Etats de la zone Euros, elle pourrait rayer une partie de ces créances (liées à la crise Covid), en « fléchant » cet abandon vers la transition écologique et sociale. Bonne nouvelle les banques centrales commencent à s’occuper du climat, Christine Lagarde vient d’annoncer qu’elles n’ont plus à respecter la neutralité des marchés qui de fait les obligeait à maintenir la part prépondérante des secteurs carbonés et à minimiser les rachats de dette des secteurs verts émergents.
Une économie fondée sur les communs est-elle faisable à l’échelle d’un pays, d’une zone telle que l’UE, ou faut-il en passer par un modèle mondial, avec le risque de perdre le modèle démocratique?
Le modèle des communs et de leur gestion démocratique, permettant à chaque usager de retirer un bénéfice très supérieur à ce qu’il pourrait attendre d’une démarche individuelle, suscite un intérêt unanime : Il devrait s’appliquer pour l’air, l’eau, la santé, la biodiversité, les savoir-faire…C’est au moins l’échelle de l’Europe qui est le plus souvent pertinente.
Oui, mais comment passer de la gestion négociée et partagée des pâturages et systèmes d’irrigation communs, à ces objectifs d’échelle locale et globale ? Sujets à travailler, dans leurs multiples dimensions sociales, économiques, culturelles, juridiques ...