L’Etat reconnaît des poches de pauvreté à Saint Maur
Monsieur le Maire, à vos engagements !
La réforme de la « géographie prioritaire », qui détermine quels quartiers peuvent bénéficier des moyens supplémentaires de la politique de la Ville, a été publiée le 17 juin, alors qu’elle n’avait pas été actualisée depuis le milieu des années 1990.
De nombreuses villes bien connues pour la modestie de leurs habitants et de leurs moyens en sortent…mais Saint Maur y entre ! notre ville, dont les maires successifs se sont acharnés à défendre l’entre-soi, est enfin reconnue officiellement comme comportant un quartier dont les habitants sont en grande difficulté.
Le seul critère de la nouvelle géographie prioritaire, qui comporte 1300 quartiers au lieu de 2500, est la concentration de populations à bas revenus, c'est-à-dire ayant des ressources inférieures à 60% du revenu fiscal médian national, pondéré par le revenu médian de l’agglomération pour tenir compte, notamment en Ile de France, du coût de la vie. Mais surtout ce critère de revenu est désormais examiné très finement à l’échelle de petites zones de 200 mètres de côté, ce qui permet de repérer les poches de pauvreté existantes y compris dans les communes très aisées comme Saint Maur.
Cela, le groupe EELV de Saint-Maur le dit depuis longtemps, sans être entendu puisque toute la politique municipale est tournée vers la préservation d’une prétendue qualité de vie qui n’est que celle des plus aisés d’entre nous.
Maintenant, les Préfets vont entrer en contact avec les Maires pour négocier, d’ici la fin de l’année 2014, des « contrats de villes ». Ces contrats assureront un financement à hauteur de 50% des projets que les villes engageront pour ces quartiers, dans les domaines urbains, économiques, sociaux, éducatifs, sanitaires et culturels. L’emploi des jeunes est la première priorité pour le gouvernement, à juste titre, mais tous les projets visant à l’insertion, l’accompagnement des familles et la qualité de la vie sont susceptibles d’être soutenus : création d’entreprise, sortie de la pauvreté des mères isolées, accueil des enfants, décence et qualité de vie dans l’habitat…
Ces projets ne devront pas être conçus en chambre mais montés à partir de l’expertise du quotidien des habitants, qui seront étroitement associés au montage des contrats de villes, à travers des conseils citoyens. Ce peut être l’occasion de faire enfin une expérience de démocratie participative, au-delà du trompe-l’œil que sont les comités de quartier existants, incluant tous ceux qui n’ont pas l’habitude qu’on leur donne la parole, et ne la prendront que s’ils ont en face d’eux des personnes prêtes à l’écoute et à la co-construction, non des politiques paternalistes et arrogants.
Nous serons très attentifs à ce que la Municipalité sorte de sa position de refus systématique de toute contractualisation et à ce que, pour les saints-mauriens les moins favorisés, elle entre dans une démarche de concertation, avec le Préfet, avec les habitants, avec l’ensemble des élus locaux, et consacre à une politique sociale des moyens qui ont trop souvent été investis dans du superflu (1,4 M€ de subvention annuelle pour les parkings municipaux, par exemple). Nous veillerons à ce ne soient pas nos concitoyens les plus démunis qui fassent les frais des raisonnements très politiciens qui ont conduit Saint Maur à être la ville la plus isolée du Val-de-Marne, ne coopérant avec aucune institution et y perdant de nombreuses sources de financement.