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Rapport annuel 2013 sur le prix et la qualité du service public d’élimination des déchets

Monsieur le Maire,

 

En 2009, année où la Ville a commencé à se mettre en conformité avec la loi, nous pouvions penser combler rapidement le considérable retard pris en dans les conditions de collecte, de tri et de valorisation des déchets.

Avec le recul de quelques années, et comme dans l'ensemble des domaines environnementaux, force est de constater, à partir de ce rapport, que la Ville fait le grand écart entre une communication dynamique pour valoriser son image et des actions bien trop limitées, absolument pas à la hauteur de ses propres engagements publics, non tenus.

Le problème d’élimination des déchets est d’abord un problème de mode de vie, le rapport l’aborde page 8 : la meilleure façon de gérer les déchets est de ne pas en produire, c’est-à-dire de mieux consommer.

Ainsi et conformément au Grenelle 2 de l’Environnement, la Ville s’est engagée à réduire la production de déchets des Saint-Mauriens de 7% entre 2009 et 2014. Cet engagement est contracté vis-à-vis de l’ADEME dans le Plan local de prévention des déchets, avec des subventions conditionnées à l’obligation de résultat.

Quand la production de déchets des Saint-Mauriens était en 2009 de 15% supérieure à celle des franciliens, on pouvait penser que l’engagement était plutôt facile à réaliser.

Or, à 1 année de l’échéance, nous en sommes à 58% de l’objectif, soit 4,1% de diminution. Pire, la production de déchets a de nouveau augmenté depuis 2012, et reste supérieure de 25% à la moyenne val de marnaise.

Comment est-ce possible ?

Les actions relatives aux 12 engagements du Plan local de prévention des Déchets ne sont pas dignes d’une ville de 75 000 habitants !

Elles se limitent le plus souvent à des expérimentations d'un volume qui porte à rire.

Prenons quelques exemples :

  • sur l'engagement 1, le compostage individuel : 1 stand lors de la Fête du jardinage…
  • sur l'engagement 6, le compostage dans les établissements de la Ville, cuisine centrale et établissements scolaires, encore rien de lancé ! Il s’agit de l’action : "Exemplarité de la Ville" …!
  • sur l'engagement 8, un pique nique zéro déchets…
  • engagement 9, la promotion de l’eau du robinet: Qu’avez-vous fait en la matière ? un stand une fois…
  • sur l'engagement 10, 9 bébés pris en test pour les couches lavables…
  • sur l'engagement 11, deux animations en milieu scolaire…!
  • Sur l’engagement 12, abandon

Dans la partie Perspectives, le rapport indique que pour la 5ème et dernière année, des actions fortes sont à prévoir. Une fois de plus, de belles paroles…

Pour diminuer fortement notre production de déchets, nous vous demandons dorénavant de consacrer des moyens importants pour l’atteinte des objectifs, et d’autre part nous vous proposons de mettre en œuvre la Redevance d’enlèvement des Ordures ménagères, c’est-à-dire que la Taxe soit fonction du poids et des volumes de déchets produits par les Saint-Mauriens. Adopter le système, qui suppose un équipement des bennes avec un système de pesage, se révèle très efficace et est pleinement, non pas punitif, mais responsabilisant.

Les Saint-Mauriens y gagneraient aussi par la réduction de leur contribution financière. Besançon et d’autres villes l’ont expérimenté : la réduction des volumes est de 30%, et le compostage se développe rapidement !

N’allez pas me dire, Mr le Maire, que la Ville ne veut pas contribuer à la réduction des déchets afin de maintenir le niveau élevé de la Taxe, qui alimente actuellement le budget général.

Concernant le recyclage, le critère le plus important est donc le taux entre ce qui part en tout venant et les filières de tri permettant ce recyclage : c’est page 10 (Données Chiffrées) : entre la 1ère colonne Ordures ménagères et Déchets non ménagers et Total issu des ménages, le taux est de 49%. S’y ajoute les erreurs de tri, qualifiées de « refus » de tri, qui s’élève dans le rapport entre 25,7% (page de projet de délibération) à 30% (dernière page du rapport). C’est trop, beaucoup trop.

On peut aussi grandement s’étonner que dans beaucoup d’espaces publics, les établissements scolaires, piscines, maison des associations, etc…il n’y ait pas de poubelles sélectives. Sans exemple venant de la ville la politique de prévention perd de son sens.

On constate facilement que ce n’est pas en participant à un stand une fois par an que l’on change les comportements : qu’attendez-vous pour être toutes les semaines sur les marchés pour faire la promotion de l’eau de notre usine, pour faire des jeux et démonstrations de tri sélectif, pour apprendre le compostage, etc…

En conséquence, il s’agit de ne pas se contenter des moyens mis en œuvre et actions entreprises comme le fait malheureusement le rapport : pour mener une bonne politique, il est nécessaire de ne pas se voiler la face et d’avoir de l’ambition. Nous sommes avec ce rapport dans un contentement béat malgré les mauvais résultats.