Le maire qui aimait les voitures mais qui n’aimait pas les abeilles…
Après avoir détruit un des rares espaces de la ville destiné à devenir un espace vert au profit d'un parking automobile bitumé, notre Député-Maire, Sylvain Berrios, vient de s'illustrer à l'Assemblée Nationale en déposant le 21 juillet 2016 un recours auprès du conseil constitutionnel contre la loi biodiversité.
Ce recours, au delà d'arguties juridiques, s'attaquait à un un article de la loi qui déplait tout particulièrement aux industries agrochimiques et visait, au nom de la liberté d'entreprendre, l'article 125 de la loi biodiversité, article qui porte interdiction totale de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes.
Pourtant, chacun le sait désormais, l’apiculture est depuis deux décennies dans une situation qui ne fait qu'empirer : chaque année 30% des colonies d’abeilles périssent alors qu'avant 1995, date de l’apparition des néonicotinoïdes sur le marché français, la mortalité avoisinaient seulement les 5%. Les abeilles ne sont pas les seules touchées, mais c'est une atteinte majeure à la biodiversité qui est constatée : pollinisateurs sauvages, papillons, oiseaux, vie aquatique,… C'est aussi un risque potentiel reconnu pour la santé humaine, notamment par le biais de l'effet "cocktail" des néonicotinoïdes avec d'autres pesticides.Certains néonicotinoïdes comme le thiaclopride sont également suspectés d’être cancérigènes pour l’homme.
Le consensus scientifique sur la dangerosité de ces produits est établi : des centaines d’études à travers le monde, dont celle de l’ANSES en 2015 ou encore l’avis de 27 Académies des Sciences de l’Union Européenne ont démontré la dangerosité des néonicotinoïdes et la nécessité de les interdire.
Alors qu'il se présente localement aux Saint-Mauriens comme un défenseur de l'environnement, rien n'arrête Sylvain Berrios quand il s'agit de protéger les intérêts des grands groupes de l'industrie chimique au mépris de la protection de la santé des populations et de la sauvegarde de la biodiversité.
NB: Cette saisine a été rejetée par le Conseil Constitutionnel le 4 août 2016. Le Conseil a ainsi validé l'interdiction d'utilisation des pesticides contenant des substances néonicotinoïdes au 1er septembre 2018 (avec une possibilité de dérogations jusqu'au 1er juillet 2020), "compte tenu des risques qu'elles sont susceptibles d'emporter sur l'environnement et la santé publique".