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Transition écologique : un bilan inquiétant, malgré de grands discours

Le Réseau Action Climat fait un bilan plutôt inquiétant de l’action d’Emmanuel Macron en faveur de la transition écologique pourtant qualifiée d’urgente, y compris sur la scène internationale.

 

Actes et grands discours ne vont vraiment pas dans le même sens.

La loi sur l’énergie et le climat (novembre2019) renforce les objectifs en matière d’émissions de gaz à effet (facteur 6 entre 1990 et 2050 au lieu de facteur 4) pour espérer limiter la hausse de température sous 2 degrés...mais pour l’instant l’objectif 2019-2023 de la Stratégie Nationale Bas Carbone, reste supérieur aux prévisions antérieures.

 

Concrètement qu’observe-t-on aujourd’hui ?

 

  • Globalement les émissions de CO2 des véhicules neufs augmentent en France à cause de l’explosion des ventes de SUV. Ne pourrait-on pas renforcer le malus de ces véhicules très émetteurs de CO2 ?
  • La part du fret routier qui bénéficie d’avantages fiscaux, augmente au détriment du fluvial et du ferré. Les petites lignes de train (voyageurs) transmises aux Régions sans ressources nouvelles, sont menacées de fermeture.
  • La rénovation du parc de logements essentielle pour maîtriser les dépenses des ménages reste à des niveaux très insuffisants en nombre et en qualité ; les moyens ne sont pas à la hauteur des objectifs annoncés. En conséquence, et du fait du chauffage électrique, la réduction des pointes en cas de grand froid n’est toujours pas d’actualité (c’est indispensable pour fermer les centrales à charbon). Et pourtant la rénovation massive du parc ancien de logements créerait de nombreux emplois non délocalisables dans nos territoires.
  • Les biocarburants à base d’huile de palme ne bénéficient plus d’avantages fiscaux suite à un vote du Parlement, mais le gouvernement exonère certains de ces produits commercialisés par Total .
  • La réduction de la part du nucléaire à 50% dans le mix énergétique est reportée de 10 ans (à 2035) et surtout rien n’est prévu pour organiser les reconversions professionnelles et territoriales nécessaires à la fermeture des centrales. Implicitement la prolongation du fonctionnement des réacteurs est acquise, en dépit des nombreuses réserves de l’Autorité de Sureté Nucléaire (perte de compétence d’EDF, coût et complexité du grand carénage, risque accru avec des réacteurs vieillissants, des cours d’eau très bas en été…), sans parler de l’accumulation de déchets dont on ne sait que faire.

Enfin, le gouvernement demande à EDF d’étudier la construction de 6 nouveaux EPR, tente de faire classer le nucléaire comme énergie verte par les instances européennes, tente de favoriser le convecteur électrique dans la nouvelle réglementation RE2020...

Les milliards gaspillés en pure perte suffiraient pour développer les énergies renouvelables, isoler le parc de logements et respecter nos engagements.

 

Télécharger le dossier de presse du Réseau Action Climat "Le grand écart entre discours et petits pas"